LOT 001

BCSFA CGP OC RCA
1913 - 2007
Canadien

Ladysmith Harbour
aquarelle sur papier, circa 1955
signé et au verso titré Lady Smith Harbour [sic], inscrit avec l’inventaire de la Galerie Dominion #C 3442 sur l’étiquette de la Galerie Dominion et étampé Galerie Dominion
8 5/8 x 10 5/8 po, 21.9 x 27 cm

Estimation : 15 000 $ - 25 000 $ CAD

Vendu pour : 34 250 $

Exposition à :

PROVENANCE
Galerie Dominion, Montréal
Acquis auprès du susmentionné par une collection privée, Montréal, 1969
Par filiation à la collection privée actuelle, Toronto

BIBLIOGRAPHIE
Jacques Barbeau, The E.J. Hughes Album: The Paintings, Volume 1, 1932 - 1991, 2011, reproduit page 24, noté comme une huile de 25 x 32 pouces [sic], et la toile connexe de 1970 intitulée View from the Old Coal Dump, Ladysmith, BC reproduite page 56
Robert Amos, E.J. Hughes Paints Vancouver Island, 2018, page 130, la toile connexe de 1970 intitulée View from the Old Coal Dump, Ladysmith, BC, collection de l’Université de Victoria, reproduite page 131


En 1948, E.J. Hughes part explorer l’est de l’île de Vancouver, au nord de sa résidence de Victoria, grâce à une bourse Emily Carr. Au cours de ce voyage, il réalise des croquis au crayon des activités d’exploitation forestière aux abords du port de Ladysmith, une petite ville située au sud de Nanaimo. Il y fait aussi des croquis à l’huile et au crayon qui lui serviront d’inspiration, pendant plusieurs années, pour des tableaux à l’huile tels que l’extraordinaire Qualicum Beach de 1948 (collection de Hart House, Université de Toronto) et Logs, Ladysmith Harbour de 1949 (collection du Musée des beaux-arts de l’Ontario). L’une de ces esquisses au crayon représente cette scène mise au carreau et a servi de base à l’aquarelle sur papier présentée ici (v. 1955).

En 1970, Hughes peint à l’huile une version grand format de cette œuvre et l’intitule View from the Old Coal Dump, Ladysmith, BC. Son marchand, Max Stern de la Galerie Dominion de Montréal, est tellement séduit par ce tableau qu’il envoie à Hughes un chèque de 1 000 $, un prix record à l’époque pour un paiement à Hughes de la part de la galerie. Stern lui écrit : « Vous noterez que cette somme représente une augmentation par rapport au prix habituel. Elle reflète l’augmentation de la demande pour vos tableaux et les prix plus élevés qui en résultent. » Cette huile est rapidement acquise par l’Université de Victoria. Le titre fait référence à l’histoire de la ville de Ladysmith fondée en 1900 comme port pour la mine de charbon de James Dunsmuir à Extension, à 16 kilomètres de là. Après la fermeture de la mine en 1932, Ladysmith est devenu un dépôt pour l’industrie forestière, comme en témoignent les estacades dans le port.

Ladysmith Harbour est une aquarelle saisissante des années 1950, une période très prisée de Hughes. Les coloris sont riches. Les troncs d’arbres orangés contrastent avec le bleu intense de la mer et, dans une tonalité plus légère, le traitement délicat du ciel avec des tons de bleu et de pêche à l’horizon est exquis. Le rivage à l’avant-plan doit sa couleur noire à l’extraction du charbon. Lorsque Hughes peint ce paysage, le front de mer de Ladysmith est couvert de tas de poussière de charbon qui, dans le passé, atteignaient jusqu’à 20 mètres par endroits. L’attention portée par l’artiste aux détails est évidente comme en témoigne la présence de petites bouées et de bâtiments, ainsi que des mouettes alignées sur les séparateurs de voies pour les billes de bois. L’expertise de Hughes en matière de composition se manifeste dans la forme ovale du premier plan contenant de l’herbe, des rochers et des bûches, qui semble faire écho aux collines au loin. Hughes inclut des éléments nautiques charmants : des remorqueurs sur la rive opposée, un autre bateau au premier plan, ainsi qu’une petite embarcation manœuvrant entre les estacades. Les travailleurs forestiers qui se déplacent sur les troncs à la manière des draveurs ajoutent de la vitalité et de l’atmosphère à la scène. La rive opposée plus sauvage avec ses collines boisées contraste avec les activités du premier plan, une vue typique de cette région de l’île de Vancouver, où coexistaient nature et industrie.

Ladysmith Harbour est également un exemple parfait de l’habileté raffinée de Hughes à l’aquarelle. Son maniement de la peinture – des lavis à la pigmentation dense – est magistral, surtout si l’on tient compte de la petite échelle de l’œuvre. Hughes a su saisir les spécificités des activités commerciales de cette ville tout en suggérant des thèmes universels : la nécessité du travail, la dignité des travailleurs et la beauté de la nature.


Estimation : 15 000 $ - 25 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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