LOT 015

ARCA CGP CSGA CSPWC OSA P11
1909 - 1977
Canadien

April Growth
acrylique sur toile
au verso signé, titré, daté Avril 1972 et inscrit « Toronto » / « Top » / « Acrylic Polymer W.B. »
58 1/4 x 26 3/4 po, 148 x 67.9 cm

Estimation : 150 000 $ - 200 000 $ CAD

Vendu pour : 217 250 $

Exposition à :

PROVENANCE
Collection de l’artiste
David Mirvish Gallery, Toronto, avril - juillet 1972
Dr et Mme Hilbert H. DeLawter, Virginie, juillet 1972
Salander-O’Reilly Galleries Inc., New York
Miriam Shiell Fine Art Ltd., Toronto, janvier 2003
Collection privée
Miriam Shiell Fine Art Ltd., Toronto
Collection privée, Toronto

BIBLIOGRAPHIE
Karen Wilkin, Jack Bush, 1984, reproduit page 107


Au cours de ses cinq décennies de carrière en peinture, le printemps a toujours été la période de l’année la plus productive pour Jack Bush, et l’année 1972 n’a pas fait exception à la règle. April Growth est l’un des sept tableaux qu’il a peints en avril 1972 et qui, pour la plupart, traitaient de la nature, notamment April Rose et Late Sun - April. April Growth se distingue des autres œuvres de cette époque par sa référence visuelle explicite à la nature.

April Growth représente une grande forme végétale d’un vert éclatant qui se dresse comme un emblème de la vitalité printanière. Deux touches verticales plus petites — une bleue et une rose – en bas à droite de la toile semblent être en admiration devant le vert dominant. À cette étape de sa carrière, Bush peignait strictement des œuvres abstraites et seules les couleurs font référence au monde réel, si tant est qu’elles le fassent. Dans le cas d’April Growth, aux couleurs fraîches et printanières, la forme centrale a précisément la silhouette d’une plante. Bush a réussi à imprégner cette image d’un sentiment de durée et d’attente en présentant la vie délicate et fugace d’un délicat bourgeon, juste avant sa floraison. Sa tête inclinée et allongée évoque un iris avant qu’il ne dévoile ses pétales.

L’artiste et son épouse Mabel étaient de fervents jardiniers. Ils déployaient beaucoup d’efforts pour planter et entretenir leurs plates-bandes de fleurs et de légumes, mais ils s’amusaient aussi beaucoup, prenant le temps de se détendre et de recevoir amis et collègues pour un léger repas dans leur cour. Les couleurs du jardin étaient pour Bush une source d’inspiration inépuisable qui l’a nourri pour des séries entières de tableaux. April Growth a une apparence unique et ne s’inscrit dans aucune série ou catégorie particulière, mais plutôt dans l’intérêt que l’artiste a longtemps manifesté pour peindre la flore.

La carrière de Bush était florissante lorsqu’il a peint April Growth. Sa première grande exposition aux États-Unis, très réussie, avait pris fin au Museum of Fine Arts de Boston quelques jours à peine avant qu’il peigne April Growth. Dans un article du New York Times, Hilton Kramer a souligné la chance qu’avait eue le musée de recevoir un artiste aussi original : « C’est en effet un peintre d’une grande éloquence qui a trouvé dans le vocabulaire de l’abstraction chromatique le moyen d’articuler une gamme de sentiments qui lui est propre1. »

Huit ans après cette critique de la première exposition de Bush dans un musée américain, Kramer a rédigé un article intitulé « A Garden for the Eye: The Paintings of Jack Bush » pour le magazine artscanada où il commente une rétrospective couvrant la période de 1955 à 1976. Organisée par l’Arts Council of Great Britain en 1980, cette exposition a fait le tour du Royaume-Uni. À la Serpentine Gallery de Londres, entre autres, les tableaux de Bush étaient accrochés dans un espace donnant sur les jardins de Kensington, et Kramer a été impressionné par la façon dont ils semblaient à l’aise à côté de la nature : « Ce ne sont pas toutes les œuvres qui peuvent résister à la lumière provenant de l’intérieur ou aux panoramas qui s’offrent à elles de l’extérieur. Pourtant, les tableaux de Bush s’approprient totalement ce lieu, comme s’ils leur étaient destinés2. » Le journaliste en conclut, avec raison, que l’iconographie excentrique de Bush avait le plus souvent un rapport direct avec la vie qu’il trouvait dans son jardin.

Lors d’une interview qu’il a donnée à Art Cuthbert pour CBC Radio en septembre 1976, Bush a comparé son processus de création à l’esprit de curiosité du jardinier : « On veut cultiver d’autres plantes pour voir ce qui poussera. » [3] La promesse que recèle la peinture n’est pas sans rappeler la prégnance du printemps, si clairement représentée dans April Growth. Le plaisir du jardinage provient en grande partie de l’inconnu qui attend le jardinier.

Nous remercions Sarah Stanners, directrice du catalogue raisonné de Jack Bush, qui a collaboré à la rétrospective Bush présentée au Musée des beaux-arts du Canada en 2014 et professeure adjointe au département d’histoire de l’art de l’Université de Toronto, qui a rédigé l’essai ci-dessus.

Cette œuvre sera incluse dans l’ouvrage à paraître de Sarah Stanners, Jack Bush Paintings: A Catalogue Raisonné.

1. Hilton Kramer, « Art Opener in Boston: Jack Bush », New York Times, 19 février 1972, p. 26 C [traduction libre].

2. Hilton Kramer, « A Garden for the Eye: The Paintings of Jack Bush », artscanada, vol. 37, no 3, décembre 1980-janvier 1981, p. 12-17 [traduction libre].


Estimation : 150 000 $ - 200 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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