LOT 008

1928 - 1987
Américain

Queen Elizabeth II of the United Kingdom, from Reigning Queens (F.S.II.334)
sérigraphie sur panneau muséal Lenox, 1985
signé et édition 25/40, avec le timbre sec de l’imprimeur, Rupert Jasen Smith, New York et au verso étampé avec le cachet de droit d'auteur de l’artiste, publié par George C.P. Mulder, Amsterdam
39 3/8 x 31 1/2 po, 100 x 80 cm

Estimation : 200 000 $ - 300 000 $ CAD

Vendu pour : 277 250 $

Exposition à :

PROVENANCE
Equinox Gallery, Vancouver
Acquis auprès du susmentionné par la collection privée actuelle, Vancouver, 1985

BIBLIOGRAPHIE
Frayda Feldman et Jörg Schellman, Andy Warhol Prints: A Catalogue Raisonné 1962 – 1987, quatrième édition, 2003, catalogue #II.334, page 142, répertorié et reproduit page 142, listé page 219
Tony Shafrazi, éditeur, Andy Warhol Portraits, 2007, page 17


En 1982, George Mulder, le marchand et éditeur européen d’Andy Warhol, a écrit au secrétaire particulier de la reine Élisabeth, sir William Heseltine, pour lui faire part du souhait de Warhol de réaliser une série de portraits sérigraphiés de la monarque. Le Palais a accédé à la demande, mais la réponse de sir William a été pour le moins tiède : « La reine ne souhaite certainement pas mettre d’obstacles à l’initiative de M. Warhol, mais elle n’a pas l’intention d’émettre le moindre commentaire au sujet de cette idée » (figure 1). Trois ans plus tard, la reine s’est exprimée sur un ton plus positif lorsqu’elle a vu des photographies des sérigraphies de Warhol. Sir William a remercié Mulder et déclaré que « Sa Majesté a été très heureuse et intéressée de voir » ces images (figure 2).

À titre de souveraine ayant régné le plus longtemps sur la couronne britannique, Élisabeth II a fait l’objet de nombreux portraits – officiels ou non – réalisés par certains des peintres et photographes les plus renommés de la planète. La réponse prudente d’Heseltine témoigne du soin apporté à l’image d’Élisabeth II puisqu’il semble avoir considéré la demande de Warhol, ce prince avant-gardiste du pop art, avec beaucoup de précautions. Connu pour ses portraits de personnalités publiques – des vedettes de cinéma comme Liz Taylor et Marilyn Monroe, des personnalités politiques telles John F. Kennedy et Mao, ou encore des vedettes de la musique de la trempe d’Elvis –, Warhol était fasciné par la célébrité, et la reine était renommée dans le monde entier. Selon Frayda Feldman, Warhol « a fait plus que tout autre artiste pour revitaliser la pratique du portrait, lui apportant une attention renouvelée dans le monde de l’avant-garde ».

Warhol a ensuite réalisé en 1985 Reigning Queens, une série de grands portraits basés sur des photographies officielles ou médiatiques des quatre seules reines qui régnaient dans le monde à l’époque : Élisabeth II du Royaume-Uni, Beatrix des Pays-Bas, Margrethe II du Danemark et Ntfombi Tfwala du Swaziland (aujourd’hui Eswatini). Cette estampe emblématique de la reine Élisabeth II est réalisée à partir d’une photographie prise par Peter Grugeon au château de Windsor en 1975 et publiée deux ans plus tard à l’occasion du jubilé d’argent de la souveraine. Elle la représente belle et resplendissante dans sa tenue d’apparat : la tiare de la Grande-Duchesse Vladimir et un collier, tous deux en perles et en diamants, ainsi qu’une écharpe bleue sur laquelle est épinglé un médaillon avec un portrait miniature de son père, George VI. Avec son sourire énigmatique et son regard qui semble porter au-delà du photographe, la reine arbore une expression qui évoque La Joconde. Elle est chaleureuse, mais digne et consciente du fait qu’elle pose pour une photographie officielle. Tony Shafrazi a noté : « Cette représentation [de la reine Élisabeth] était intéressante et avait un aspect emblématique en soi. Quel que soit le sujet, la couleur, l’impact graphique et sa pose sont les facteurs les plus importants de tout portrait. »

Avec son œil infaillible pour détecter une image remarquable qui représente vraiment le modèle, Warhol a compris que la photo de Grugeon montrait la reine dans une pose classique : royale, confiante et rayonnante de chaleur et de charisme. Warhol était parfaitement conscient de la façon que les célébrités étaient élevées au rang de mythes et consommées par le public. Dans une mer d’images de la reine, celle-ci se démarque vraiment. Élisabeth II était réputée pour sa discrétion et sa dignité, et exposait rarement ses opinions en public, mais on perçoit ici la femme derrière la couronne. Elle reste inaccessible et pourtant, nous nous identifions à elle et éprouvons de l’affection pour elle.

Warhol a produit deux éditions de ces portraits : une de 30 exemplaires appelée Royal Edition, avec du verre pilé, appelé « poussière de diamant », faisant partie de l’image, et une édition de 40 exemplaires sans poussière de diamant. Cette œuvre est de l’édition de 40 exemplaires. Pour chaque édition, Warhol a réalisé quatre versions de ce portrait aux arrière-plans de couleurs différentes, sur lesquelles il a dessiné des lignes colorées et ajouté des aplats géométriques de couleurs contrastantes. L’œuvre présentée ici provient du tirage de 40 exemplaires. Dans cette série, les couleurs sont vives et intenses, et ce tirage a été réalisé avec un riche fond rouge et des aplats de couleurs vibrantes rose, verte, bleue et orange. Ce fond rouge donne un effet plus exubérant que les autres fonds colorés de la série. Dans cette extraordinaire sérigraphie, l’importance monumentale de la reine Élisabeth II en tant que femme, monarque et symbole mondial se reflète dans la vision qu’en a Warhol, lui-même une figure emblématique de l’art contemporain.


Estimation : 200 000 $ - 300 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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