LOT 113

CAC RCA
1865 - 1924
Canadien

Young Girl in Capri
huile sur toile sur panneau
au verso titré Young Girl in Venice sur l'étiquette de la Continental galleries, inscrit « M121 » faiblement et étampé Succession F.R. Heaton
13 1/8 x 8 po, 33.3 x 20.3 cm

Estimation : 40 000 $ - 60 000 $ CAD

Vendu pour : 46 250 $

Exposition à :

PROVENANCE
W.M. Scott & Sons, Montréal
Succession F.R. Heaton
Continental Galleries of Fine Art, Montréal
Important art canadien et bijoux, Sotheby’s, Canada, 27 mai 1985, lot 767
Acquis auprès du susmentionné par une collection privée, États-Unis

BIBLIOGRAPHIE
G. Blair Laing, Memoirs of an Art Dealer 2, 1982, un dessin de 1902 intitulé A Brittany Girl reproduit planche 25, page 68


Les portraits ou études de modèles de James Wilson Morrice, qui est davantage connu pour ses paysages atmosphériques, constituent moins de sept pour cent de sa production totale, et les œuvres de ce type se retrouvent rarement sur le marché. L’artiste les a peintes lors d’élans de créativité plutôt que de manière régulière. De plus, c’est presque par hasard, lors de son premier voyage en Italie, que Morrice a commencé à peindre des personnes vues de proche, un intérêt qui a peut-être été suscité par une jeune femme qui, nous le supposons, voyageait avec lui. Elle apparaît à Venise et à Capri, ainsi qu’en France, de dos, les cheveux portés en un chignon serré haut sur la tête. Malheureusement, nous ne connaissons ni son nom, ni sa nationalité, ni même son apparence exacte; nous ne la voyons que de dos, de profil ou de trois quarts.

Les autres modèles de Morrice étaient surtout des enfants, rapidement dessinés dans les deux carnets de croquis qu’il a emportés avec lui (l’un dont les pages ont été détachées et disséminées, l’autre intact). Ils portent le costume local : chemisier, jupe, tablier et foulard croisé sur le buste. Une fille d’une dizaine d’années a particulièrement retenu l’attention de l’artiste qui l’a peinte une première fois debout sur un belvédère (dans une collection privée) et deux fois assise, vêtue d’une blouse et d’une jupe brun-rouge assorties, encadrée par la végétation locale (un arbuste en fleurs à gauche, une vigne entrelacée à droite). L’une de ces œuvres, Seated Girl in a Brown Blouse (collection privée, Joyner, 15 mai 1990), la montre de profil, dans une vue de trois quarts, tandis que le portrait présenté ici se concentre sur son visage, rendu avec beaucoup de douceur et de tendresse. La même fille fait l’objet d’un autre gros plan, dessiné avec délicatesse sur une feuille provenant du carnet de croquis dispersé, intitulé A Brittany Girl. Il est reproduit dans le livre de G. Blair Laing, Memoirs of an Art Dealer 2.

Dans Young Girl in Capri, la jeune fille est assise dans l’ombre ; dans la version de profil, Seating Girl in Brown Blouse, l’espace entre elle et l’arrière-plan jaune pâle est plus important. Grâce à un tableau de Marie Egner datant de 1890, A Cloister in Capri, dont le décor est semblable, mais complet, nous pouvons l’imaginer sur les marches menant à l’allée d’une pergola, une construction très courante sur l’île de Capri. De nombreux artistes de passage se plaisaient à peindre des personnes assises sous leurs auvents fleuris, entre d’épaisses colonnes. Morrice, lui, préférait se concentrer sur la jeune fille qui avait attiré son attention. Une adresse de Venise notée dans le carnet de croquis intact (Musée des beaux-arts de Montréal, Dr.1973.35, dernière page) permet de dater les dessins d’avant 1895 ou du début de l’année. Pour cette raison et pour des motifs stylistiques, nous croyons que Morrice a voyagé en Italie en 1894. Une analyse attentive des dessins et des peintures réalisées dans ce pays suggère que, très tôt au cours de ce printemps, Morrice a quitté son domicile parisien pour Venise. Le temps étant encore froid et le ciel gris, il serait passé par Naples d’où il aurait pris le bateau pour l’île de Capri, où il serait demeuré assez longtemps pour voir reverdir les en fait, arbres. Peut-être trop longtemps, car il n’y est jamais retourné, alors qu’il est revenu au moins six fois à Venise, et toujours en été...

Nous remercions Lucie Dorais d’avoir rédigé le texte ci-dessus. Cette œuvre sera incluse dans son catalogue raisonné de l’œuvre de l’artiste qui paraîtra prochainement.


Estimation : 40 000 $ - 60 000 $ CAD

Tous les prix affichés sont en dollars canadiens


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