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1924 - 2001
Canadien
Sans titre
huile sur toile
signé et au verso signé, daté 1962 et étampé avec deux cachets
18 1/4 x 15 po, 46.4 x 38.1 cm
Estimation : 50 000 $ - 70 000 $ CAD
Vendu pour : 58 250 $
Exposition à :
PROVENANCE
Acquis de Bob Fisher, photographe officiel des Canadiens de Montréal, par la Succession privée actuelle, Montréal
Marcelle Ferron naît en 1924 à Louiseville, au Québec. Elle étudie la peinture à l’École des beaux-arts de Québec au début des années 1940, mais abandonne le programme, qu’elle juge trop académique et conformiste. Elle s’installe à Montréal où elle fréquente de nombreuses galeries et musées en quête d’inspiration. En visitant une exposition de Paul-Émile Borduas, elle est frappée par ses tableaux et éprouve le besoin urgent de le connaître. Leur première rencontre, en 1946, change la vie de la jeune femme. On la présente alors à un groupe d’artistes qui deviendront plus tard membres du groupe des Automatistes : Pierre Gauvreau, Françoise Sullivan, Fernand Leduc, Jean-Paul Mousseau, Marcel Barbeau et Jean Paul Riopelle.
Le lien de Ferron avec les Automatistes est officialisé en août 1948, lorsqu’elle devient l’une des 16 signataires du Refus global de Borduas, un manifeste qui marque un important changement culturel au Québec. L’historien de l’art Roald Nasgaard explique qu’il s’agissait d’« une attaque passionnée contre toutes les forces sociales, politiques, historiques et religieuses répressives qui avaient façonné le peuple québécois ». Non seulement ce texte a été le moteur du mouvement automatiste, mais sa publication est aujourd’hui considérée comme un jalon capital de la modernisation du Québec, exposant la province aux idées cosmopolites de l’après-guerre. Ferron, alors âgée de 24 ans, est l’une des sept femmes à le signer. Toutefois, les suites de la publication du manifeste sont difficiles. Son auteur, Borduas, et ses signataires trouvent qu’il leur est pratiquement impossible d’exposer leurs œuvres dans « la belle province ». Borduas est renvoyé de son poste de professeur à l’École du meuble et doit déménager à New York, puis à Paris. En 1953, Ferron part également pour la « Ville Lumière » avec ses trois filles, toutes âgées de moins de cinq ans. Elle restera à Paris jusqu’en 1966.
Pendant sa période parisienne, ses toiles deviennent plus grandes et sa palette, plus colorée. Elle applique la peinture avec des coups de spatule plus larges, en portant une attention renouvelée au geste et au rythme. Le critique d’art Robert Enright a écrit à ce sujet :
Elle n’a jamais fait couler de peinture à la manière de Pollock ou de Riopelle. Son pigment est déposé plutôt que relâché. Chez Ferron, il n’y a pas d’éclaboussures ni de taches de chiffon qui se mêlent aux coups de pinceau sur la surface. Très vite, elle a atteint le point où elle utilise la spatule comme un maçon utilise une truelle. Elle l’applique.
Sans titre est caractéristique de sa production de la fin des années 1950 et du début des années 1960. Ici, Ferron couvre toute la surface de la toile avec une sélection de couleurs incroyablement cohérente et riche. Des rouges intenses – allant du bourgogne au magenta – ainsi que des touches saturées d’améthyste, d'orange brûlé, de vert et jaune pâles, de cobalt, de rose et de brun sont contrebalancés par des blancs lumineux qui font danser notre regard sur l’ensemble de la surface de l’œuvre. Ces couleurs sont superposées par des touches nettes qui se chevauchent à l’aide de sa fidèle spatule. Déposés en couches épaisses, ses empâtements révèlent la texture granuleuse de la peinture qu’elle mélange elle-même à partir de pigments purs. Enright écrit : « Ferron superpose des formes colorées, mais l’effet est moins la création de voiles de transparence que la mise en place d’une fondation, comme si les formes étaient sur le point de se transformer en une forme prédéterminée. L’utilisation de marques pour créer des formes et de formes pour créer une structure est la signature picturale de Marcelle Ferron. »
Sans titre a été créé en 1962, soit pendant la meilleure période de Ferron et la plus convoitée. L’œuvre présente l’une de ses plus belles palettes de couleurs.
Tous les prix affichés sont en dollars canadiens.
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