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1923 - 2002
Canadien
Foison
huile sur toile
signé et daté 1958 et au verso signé, titré, daté sur les étiquettes, inscrit « G » / « 119 » / « RUT/NGB 2873 » / « 186 », « 28314 » / « 173 » / « 58309 » sur une étiquette et étampé Douane Centrale, Exportation Paris
31 1/2 x 39 po, 80 x 99.1 cm
Estimation : 250 000 $ - 350 000 $ CAD
Vendu pour : 661 250 $
Exposition à :
PROVENANCE
Galerie Jacques Dubourg, Paris
Galerie Motte, Paris et Genève
Waddington and Tooth Galleries Ltd., Londres, Angleterre
Galerie Bernard Desroches, Montréal
Une succession importante de Montréal
BIBLIOGRAPHIE
Jean Paul Riopelle, Svensk-Franska Konstgalleriet, 1959, page 8
Yseult Riopelle, Jean Paul Riopelle Catalogue Raisonné, Volume 2, 1954 - 1959, 2004, reproduit page 287, catalogue #1958.023H.1958
EXPOSITION
Svensk-Franska Konstgalleriet, Stockholm, Jean Paul Riopelle, 1959, catalogue #26
Galerie Bonnier, Lausanne, Maussion, Miotte, Mitchell, Mubin, Riopelle, Saura, 1961, catalogue #22
Tout au long de l’importante décennie des années 1950, Jean Paul Riopelle a été considéré comme un artiste au talent immense dans les cercles parisiens et internationaux. Il se concentrait sur la maîtrise de la peinture comme matériau expressif, appliquant parfois les pigments sur la toile directement d’un tube et utilisant une spatule et un couteau à palette pour manipuler la peinture. Sa fille Yseult raconte qu’il décrivait ses peintures comme des « sculptures à l’huile1 », un commentaire pertinent lorsque l’on considère la tridimensionnalité des toiles de cette période.
Riopelle était de plus en plus renommé et en 1958, année de la création de Foison, il avait acquis une réputation dont peu d’artistes peuvent se vanter à seulement 35 ans. D’éminents marchands parisiens se sont précipités dans son atelier, d’abord Pierre Loeb, puis Jacques Dubourg. Cette même année, Riopelle a reçu une mention honorable à l’exposition du Guggenheim International Award.
Sachant que Riopelle accordait beaucoup de soin à la signification des titres de ses tableaux, Foison fait peut-être référence ici à son succès et à son immense production artistique à l’époque. Plus curieux encore, le mot anglais foison, rarement utilisé aujourd’hui, désignait autrefois une « récolte abondante » ou une « effusion » comme en témoignent certains sermons apportés au Nouveau Monde par les pèlerins anglais du Mayflower à la fin du XVIe siècle.
Ces thèmes d’abondance, de richesse et d’épanchement décrivent habilement la composition de cette toile. C’est la richesse et l’épaisseur des pigments – constituant une mosaïque de couleurs superposées équilibrée par l’opacité du blanc – qui créent l’impression d’une structure qui encadre le tout. Nous sommes entraînés vers le cœur palpitant de la toile par un chemin tracé en cramoisi brûlant et ardent. Riopelle utilisait ce format stylistique depuis plusieurs années lorsqu’il a laissé libre cours, comme l’écrit Michel Martin, à « son élan all-over en multipliant la nature et la qualité de ses interventions directes à même la matière colorée. Ce faisant, il sollicite le regard du spectateur, porté à s’évader en tous sens, avant de le ramener au plan réel du tableau par la présence soulignée d’un axe médian transversal (droite-gauche), suivant l’ordonnance des taches, des touches et des traits blanchâtres2. » La présence du blanc préoccupait de plus en plus Riopelle au fil de la décennie. Son amour de l’hiver canadien et des sommets enneigés des Alpes était une source d’inspiration naturelle, tout comme le défi inné et la complexité d’utiliser le blanc comme pigment. Les trois éléments que sont la couleur, le volume et l’étendue de la brillance ont une incidence capitale sur l’éclat et la beauté d’un tableau comme Foison. Ces éléments se combinent harmonieusement pour refléter la lumière en différents points de la surface picturale, créant ainsi des espaces à la fois actifs et immobiles au sein de la composition.
La provenance européenne de Foison et son historique d’exposition sont remarquables. Le tableau a été exposé à la Svensk-Franska Konstgalleriet à Stockholm en 1959 et à la Galerie Bonnier de Lausanne deux ans plus tard.
1. Cité dans Marie-Claude Corbeil, Kate Helwig et Jennifer Poulin, Jean Paul Riopelle: The Artist’s Materials, New York, Getty Conservation Institute, 2011, p. 11.
2. Michel Martin, « La peinture témoigne», dans Catherine Morency (dir.), Mitchell Riopelle : Un couple dans la démesure / Nothing in Moderation, catalogue d’exposition, Québec, Musée national des beaux-arts du Québec et Toronto, Musée des beaux-arts de l’Ontario, en association avec 5 Continents, 2017, p. 28.
Estimation : 250 000 $ - 350 000 $ CAD
Tous les prix affichés sont en dollars canadiens
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